À Arsenal, le nouveau siège du groupe Evaco redéfinit les codes et les contours de l’espace de travail.


De jour, l’effet miroir, de nuit, une surface tout en transparence.

Zoom sur la lourde porte revêtue de… cuivre.
Haute de plus de trois mètres, elle s’ouvre plus facilement grâce à un axe décentré.

Chaque niveau dispose de sa propre terrasse. C’est sur celle du deuxième étage qu’a été installé le puits de lumière du lobby.


Des vitres à effet miroir, de la pierre de récupération, des surfaces métallisées… Une bâtisse tout en angles droits qui relève de l’exercice de style architectural.
Ainsi se présente le nouveau siège du groupe Evaco, à Arsenal. Au départ, il était question d’un espace administratif complémentaire à l’usine d’Evaco Construction, filiale du groupe, qui occupait déjà le site. Toutefois, au fil du temps, le concept a évolué afin de regrouper les différents métiers du groupe. Le design architectural est au diapason des diverses réalisations du groupe – le Domaine des Alizées ou encore les Villas Athéna –, caractérisées par leurs lignes contemporaines, leurs brassages de matériaux et leur optimisation de l’espace et de la lumière naturelle. Mais qu’on ne s’y trompe pas : nous sommes ici dans un espace de travail, même si celui-ci échappe aux codes du genre.

Exit les petites pièces exiguës et mal éclairées. Place à un édifice moderne et sophistiqué où chaque étage se définit par ses propres couleurs et matières ; place à des bureaux aménagés en tenant compte des notions d’ergonomie et de circulation.
L’éclairage est étudié dans les bureaux pour l’optimisation des conditions de travail tout en dégageant une ambiance feutrée. Dans les bureaux, les spots encastrés – essentiellement des LED, pour l’efficience énergétique -, sont dessus des postes de travail.
Et grâce à des détecteurs de présence, les lumières s’éteignent lorsque les pièces sont libérées. La modernité se manifeste aussi dans le jeu de volumes et de transparence, dont on en prend toutefois la pleine mesure une fois dans le lobby. Éclairée par une baie aux vitres teintées ainsi qu’un puits de lumière, cette zone constitue le coeur de l’édifice, donnant à voir à la fois la mezzanine et les trois étages supérieurs. L’architecte du projet, Amaury Desvaux de Marigny, de Ten Fingers Architects, s’explique : « Grâce aux paliers horizontaux, aux doubles volumes et à la circulation verticale, on bénéficie d’un open space revisité. » Ou presque. Car s’il subsiste ici des cloisons, elles sont transparentes, comme pour mieux favoriser les échanges et la cohésion entre les équipes, suggère Marine Juillan, architecte d’intérieur.
Le concept artistique, lui, est signé Xclusive Concept, qui a misé sur du mobilier moderne, fonctionnel et élégant, sur des suspensions surdimensionnées fabriquées sur mesure pour mieux habiter des espaces dégagés, notamment le lobby. Le résultat ? Des bureaux qui donnent envie de travailler…

La modernité réside dans le mélange de matériaux: de la pierre de récupération, des vitrages à profusion, mais aussi du bardage en fibrociment. S’il a l’aspect du bois, il a surtout la résistance du ciment.

Sol de marbre noir, murs de pierre, maxi pots, accessoires métallisés : le lobby en met plein la vue. Hors-champ, les composants de l’architecture se déclinent en version XXL, à l’image des baies vitrées, des suspensions et de l’étonnante installation, sur la droite.
Un « laf labou » éclairé par une lumière bleue apporte de la couleur locale.


Bienvenue dans le lounge réservé aux réunions sur le mode convivial. On lui prêterait même un petit air « club privé anglais », avec son mobilier aux coloris sombres, son bar rutilant, ses boiseries façon pont de bateau et son éclairage d’ambiance. Mais les bureaux en face ramènent à la réalité ! Leurs parois transparentes sont agrémentées de stickers à effet de verre dépoli sur la partie inférieure. Le bon compromis pour mieux se concentrer… L’installation de ces cloisons a, du reste, requis des prouesses techniques pour soutenir les vitrages qui vont du sol au plafond.

Le lobby, vu de la mezzanine. D’ici, l’on prend la pleine mesure de l’espace et des diverses sources d’éclairage naturel, dont le puits de lumière.


Le bureau du directeur général du groupe,
Arnaud Mayer, se trouve dans une aile à part.
Un cube soutenu par deux colonnes, surplombant l’entrée… On ne peut pas rater cette longue-vue montée sur trépied, qu’il conservait dans son bureau, à l’époque où le Q.G. d’Evaco se trouvait à Grand-Baie.
Un autre objet fait son petit effet : l’hélice accrochée au mur. Passionné d’aviation, le DG l’a ramenée d’un voyage. L’objet en métal a aussi été soumis à un traitement spécial pour obtenir cet effet dépoli qui, au final, ne dépareille pas avec le parquet sombre, canapés en cuir, éclairage tamisé…


Ambiance feutrée pour ce boardroom cossu
dont les points lumineux sont dirigés vers la table de travail. Si l’on remarque à peine l’écran plat sur le mur du fond, c’est surtout parce que le miroir bronze lui vole la vedette. Choisi au départ pour compenser les dimensions restreintes de la pièce, il devient un atout de la déco. Pour obtenir ce motif de mappemonde,
l’argenture du miroir a été sablée.

Source: Magazine Lacase No42
Reportage | Christine DECOSTA
Photos | Karl AHNEE